Pourquoi avons-nous inclus Israël dans VISIBLES MMXXV ?

ONG Pim Pam Pum | VISIBLES MMXXV | L’humanitarisme au-dessus des idéologies politiques

La décision d’inclure Israël après la 3ᵉ édition de VISIBLES a été complexe et a suscité des débats au sein de notre équipe et avec nos communautés alliées. Nous avons choisi de le faire par cohérence avec notre principe fondamental : donner visibilité aux populations civiles victimes des conflits.

Chez Pim Pam Pum, notre principe est clair : nous travaillons pour la population, pas pour la politique. Nous savons que les conflits armés naissent de décisions politiques, militaires et idéologiques, mais notre focus est sur les personnes : celles qui souffrent, résistent et cherchent à vivre dignement au milieu de la violence et de la dévastation.

Le conflit en Palestine et en Israël illustre comment la politique se traduit en tragédies humaines. Le 7 octobre 2023, des familles israéliennes ont été attaquées de manière soudaine et brutale ; beaucoup attendent encore le retour de leurs proches retenus en captivité. Parallèlement, la population civile de Gaza fait face à une catastrophe humanitaire sans précédent, avec des pertes massives, des déplacements forcés, des infrastructures détruites et l’effondrement des services essentiels.

La comparaison est inégale, mais l’essentiel demeure : ce sont les civils des deux côtés qui paient le prix de la guerre. Notre approche humanitaire reconnaît toute souffrance, sans la hiérarchiser ni la minimiser. La situation de la population palestinienne reste critique, non seulement à cause de la violence actuelle, mais aussi en raison de décennies d’occupation, de déplacements et de crises répétées qui ont marqué plusieurs générations.

VISIBLES MMXXV ne se limite pas à un seul territoire : il est ouvert aux femmes photographes de Palestine, Israël, Yémen, Syrie, Liban, Iran, Ukraine, Soudan, Myanmar, Burkina Faso, Mali, Niger, Nigeria, République Démocratique du Congo, République Centrafricaine, Mozambique, Cameroun, Somalie, Éthiopie, Afghanistan, Pakistan, Haïti, Colombie, Mexique, Venezuela et Équateur, pays confrontés à des conflits armés, des insurrections ou des crises humanitaires profondes. Cette sélection reflète notre engagement envers la vie des populations civiles, tandis que notre regard s’étend également à d’autres territoires où la vie quotidienne est perturbée par la guerre, la violence armée, l’insécurité ou l’effondrement social.

Grâce à la capacité des femmes de ces territoires à capturer des moments, communiquer des idées et préserver des mémoires à travers les images, nous cherchons à montrer la vie quotidienne au milieu du chaos, la résilience silencieuse et les moments de dignité et de résistance qui survivent à la guerre et à la crise. Chaque photographie devient un témoignage qui rend visible ce qui reste souvent invisible, rappelant que derrière chaque conflit se trouvent des vies singulières, des histoires humaines et des femmes qui conservent la force d’imaginer un avenir meilleur.

Il ne s’agit pas d’approuver les politiques d’un État, ni d’ignorer le déséquilibre évident entre Gaza et Israël. Il s’agit de reconnaître que les victimes ne sont pas responsables des décisions des gouvernements ou des groupes armés. Les familles israéliennes qui ont perdu des proches ou vivent dans la peur après les attaques du Hamas et de pays voisins hostiles méritent également d’être visibles. Nier leur douleur serait aussi injuste qu’invisibiliser celle des Palestiniens, Yéménites, Syriens ou d’autres pays invités, confrontés à des conflits, à la violence généralisée et à des crises humanitaires souvent occultées par des biais politiques, même de la part d’organisations à vocation humanitaire.

Notre projet est ouvert aux femmes photographes de Palestine, Israël et d’autres territoires de la région. À travers leur regard, nous cherchons à valoriser leur travail, les autonomiser pour utiliser la photographie comme moyen d’expression personnelle ou de développement professionnel, montrer la vie quotidienne au milieu du chaos, souligner la résilience silencieuse et les moments de dignité, et attirer l’attention mondiale sur les territoires touchés et leurs habitants.

Chaque photographie est un témoignage : de deuil, de mémoire, de lutte, mais aussi de beauté et d’humanité dans des contextes extrêmes. VISIBLES MMXXV ne prend pas parti ; il se tient aux côtés des victimes. Ce n’est pas un espace de géopolitique, mais d’humanitarisme pur. Et dans cette mission, nous comprenons que des critiques puissent apparaître, mais nous réaffirmons notre conviction : être du côté des gens, pas de la politique.